Mohammed Aïssaoui, les Funambules, éd. Gallimard, 2020 (224 pages).
Un roman qui parle de misère, de personnes, de Paris, d’ailleurs, d’itinéraires, d’associations et d’accompagnement…
Le héros de ce roman a quitté son pays natal à neuf ans, avec sa mère désormais «analphabète bilingue». D’une enfance pauvre dont les souvenirs reviennent par bribes, il a su sortir grâce à la littérature. Biographe pour anonymes, il écrit l’histoire des autres.
Pour quelles raisons s’intéresse-t-il à présent aux bénévoles qui prennent soin des plus démunis ? Peut-être retrouvera-t-il parmi eux Nadia, son amour de jeunesse ?
Dans cette traversée, il rencontre des hommes et des femmes, comme lui en équilibre sur le fil de la vie.
C’est une plongée dans l’univers du bénévolat et des associations de solidarité, qui met en avant des portraits et des situations rencontrées aux Restos du Coeur, et qui peuvent parler à bien des personnes engagées dans l’accompagnement social.
L’important n’est pas que d’aider, il y a surtout ce lien social, incroyablement fort, qu’il faut tisser instant après instant et qui passe par la parole et l’écoute, par les mots et l’écriture. La honte empêche d’entamer la moindre démarche. Faire le premier pas administratif, c’est comme reconnaître que l’on est officiellement pauvre, qu’on n’a pas trouvé d’autre moyen de s’en sortir. le fil des funambules qu’il faut tenir à bout de bras pour qu’il ne tremble pas.
Les Funambules, p.170